Pour ceux qui visitent notre église de saint Jean du Baly, on y découvre comme un écriteau, l’affiche : « Pèlerins d’espérance ». D’emblée, nous chrétiens, sommes en marche, en chemin vers le Royaume. Notre vie présente, qu’elle soit heureuse ou pas n’est pas le dernier mot sur nos existences.

La fête de la Toussaint qui ouvre le mois de novembre nous rappelle que notre véritable demeure est le ciel. Saint Augustin par son monumental ouvrage : La Cité de Dieu, nous enseigne que nous sommes appelés à devenir fils du Royaume. L’espérance nous ouvre au Royaume et être pèlerin d’espérance, c’est développer, à temps et à contretemps, une disposition intérieure qui rejette les arrhes idolâtrique de la cité terrestre bâtie sur l’amour de soi et l’éphémère. La cité de Dieu se rapporte au culte unique de Dieu, à la providence divine et aux saints du ciel. Ce royaume n’est accessible qu’aux pèlerins qui font l’économie de l’amour de soi en faveur de la primauté de l’amour de Dieu. On comprend mieux pourquoi la petite Thérèse qui a eu pour seule vocation l’amour au sein de l’Eglise a pu murmurer : « Je ne meurs pas, j’entre dans la Vie ». Ainsi, la mort pour un chrétien, n’est pas à craindre. Elle nous précipite aux pieds de Dieu. Elle nous ouvre les portes de la vraie vie.
Notre vie de chrétien est donc un chemin eschatologique où le Christ, roi de l’univers, par qui nous avons « la Vie, le Mouvement et l’Être », nous attend pour nous faire humer éternellement, les parfums du Royaume.