Qu’elle soit modeste église ou chapelle de campagne, basilique ou cathédrale inscrite ou non aux Monuments Historiques, chacune d’elle a une âme qui lui est propre autant par ses signes extérieurs que par les symboles qui font qu’elle n’est pas une salle de rassemblement ordinaire.
En ce temps de vacances, vous serez nombreux à entrer dans les magnifiques églises et chapelles de notre région pour les visiter. Mon but dans cet « éclairage » mensuel n’est pas de vous faire découvrir l’historique ou l’architecture de nos églises, la revue Église en Côtes d’Armor n° 23 vous donne des renseignements précieux à ce sujet, et les membres de la SPREV (Sauvegarde du patrimoine religieux en vie) sont bien plus compétents que moi en ce domaine.
Pourtant, faire le pas de pousser la porte d’une église et y entrer ne relève pas d’une visite banale ! En effet, riches et forts sont les symboles qui, en nous faisant suivre un itinéraire menant du porche au chœur d”une église, nous aident à entrer dans le Mystère pascal, dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ, fondement de notre foi.
« Je suis la porte : si quelqu’un entre par moi il sera sauvé. » (Jn 10, 9)
Avant de pousser la porte de l’église, arrêtons-nous sur le parvis, mot qui signifie « paradis » : c’est là que se jouait le Mystère de la Passion au Moyen-Âge.
Après le parvis, le porche, dont la fonction symbolique est celle du seuil à franchir. Son ouverture est tournée vers l’ouest et vers la cité. C’est le lieu où se tenaient les catéchumènes autrefois, c’est encore là que souvent le prêtre ou le diacre accueille les futurs baptisés aujourd’hui.
Entrons dans l’église : elle est orientée non pas vers Jérusalem, mais le plus souvent d’ouest en est, du couchant au levant, des ténèbres à la lumière. « L’est » c’est le point cardinal du matin, du soleil levant qui symbolise le Christ ressuscité au matin de Pâques.
La porte, passage de l’extérieur vers |’intérieur, invite à franchir le seuil et à entrer. Elle donne accès au lieu où se vit le Mystère pascal et invite à une rencontre. Passer la porte d’une église, c’est déjà entrer dans la lumière du Christ ressuscité, c’est vivre un « passage », une « Pâque ».
Au-dessus de la porte, l’orgue, dont la fonction est de soutenir le chant des fidèles.
Après avoir passé la porte, le bénitier est là pour nous rappeler notre entrée dans la famille des chrétiens par le baptême. L’eau dont nous nous signons en est le symbole, elle nous fait prendre conscience de ce jour où nous avons été marqués du signe de la Croix, du signe du chrétien.
Et nous voilà dans la nef (du latin navis qui signifie navire). La voûte de la nef a en efet la forme d’un bateau renversé. C’est le lieu où se rassemblent les chrétiens le dimanche, c’est le lieu de l’assemblée.Ill ne peut y avoir de célébration eucharistique sans assemblée de personnes qui répondent à un appel qui les fait aller dans un même lieu à un même moment pour écouter une même parole et partager un même pain.
Avant de poursuivre notre itinéraire jusqu’au chœur, remarquons les deux transepts qui n’existent pas toujours, ils donnent à l’église une forme de croix latine.
« J’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie. » Ps 43, 4
Article paru dans le n°379 de juillet-août 2017 du bulletin D’une rive à l’autre.