Paroisse de la Bonne Nouvelle

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Société Saint Vincent de Paul

En 2013, la Société de Saint-Vincent-de-Paul a fêté ses 180 ans au service des plus pauvres.

Fondée en 1833 par Frédéric Ozanam, la Société de Saint-Vincent-de-Paul est une association reconnue d’utilité publique, admise comme Organisation Non Gouvernementale (ONG) à statut consultatif auprès du conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) depuis 2011. L’ONG vit essentiellement de dons. Portée par un solide réseau de bénévoles, sa mission est de venir en aide aux personnes seules et démunies.

À la SSVP, nous sommes convaincus qu’il est possible de vaincre la pauvreté grâce à une charité de proximité. Mais cette charité ne peut prendre corps que si des habitants d’un même quartier, les chrétiens d’une même paroisse se rassemblent pour servir ensemble leurs frères dans le besoin. C’est de cette conviction que sont nées et naissent encore aujourd’hui les « conférences » de bénévoles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul.

À Lannion, la conférence St-Yves dispose d’un nouveau logement (32 rue Saint Elivet, à Lannion) qui permet d’accueillir jusqu’à 8 à 12 personnes. Ce sont des sans-domiciles (et aujourd’hui des demandeurs d’asile) à qui est servi un repas chaud et un lit pour la nuit. Des bénévoles assurent la préparation du repas et un veilleur les accompagne toute la nuit. Cette nouvelle maison a été un projet dont on peut trouver le détail dans le fascicule ci-dessous en cliquant sur l’image.

Et voici la maison rénovée et habitable

Au 32 rue Saint Elivet à Lannion

Témoignage

Pierre-Amédée Bonnet, nouvel inscrit comme veilleur à l’hébergement de la Société Saint-Vincent de Paul, a écrit une lettre à Philippe Marié, le président de l’association pour expliquer sa démarche.
Pierre Amédée Bonner
Veilleur

Bonjour Philippe.

J’ai le plaisir de t’adresser mes réflexions sur les raisons qui m’ont poussé à devenir veilleur, et à le rester.

Initialement, j’ai eu l’intention d’aller vers des gens qui n’ont pas eu la chance, ou pas su s’installer dans leur vie, et y être bien. Différentes structures mettent à notre portée de telles possibilités de rencontre, et le hasard a fait le reste. Amené à SVP [1] par un copain veilleur, il m’a reçu pour ma première veille : les clefs sont là, ton lit, la salle de bain, six hébergés. Tel a été mon premier contact avec SVP.

Maison pleine, individualités fortes, repas en commun, premiers mots échangés. Les besoins de chacun commencent à apparaitre, ou se devinent, derrière la retenue. Ils sont énormes. Il semble qu’ils ne puissent pas être comblés. Pas tous, pas ce soir. Les besoins s’ajoutent aux besoins, et les hébergés sont fragiles. Vous le seriez à moins. Sdf, sans revenus ou très peu, santé chancelante, vies cabossées.

Dans cet accueil, Il nous faut être éducateur, psychologue, soignant, cuisinier, disponible, libéré de nos problèmes perso, etc. Je le répète, la tâche est énorme, et nous ne savons pas faire, pas quoi faire pour régler tout çà. Un mail à tous pour trouver une paire de chaussures pour un hébergé dont le pied sort entre la semelle et le dessus de la chaussure. Un « Vincentien » ramène une belle paire de chaussures, neuves, hautes, chaudes, et confortables, et un vêtement d’hiver. Une bonne grosse veste. L’appel aux Vincentiens a été entendu. Et la satisfaction est partagée.

Et après quelques gardes, il apparait que ce n’est pas seulement du faire qu’il nous faut partager, mais aussi de l’écoute, des mots simples. Être une oreille attentive pour des personnes souvent peu écoutées. Et là, on a peut-être plus d’aptitudes.

D’abord un toit et un lit, pour ne pas avoir froid la nuit. Un bon repas, et l’accueil de la cuisinière. Indispensable. Elle est l’âme de la maison. C’est elle qui chaque jour reçoit, guide, modère, gère et s’impose, secondée par une permanente. Et elle nous passe la suite vers 19h avec présentation de la situation et mises en garde si nécessaire. Le cahier de liaison est notre fil rouge

Les hébergés sont souvent très surpris d’apprendre que les veilleurs sont bénévoles. Je ne manque pas de le leur rappeler à chacune de mes gardes. Cette précision apporte une vision du veilleur plus bienveillante. Le petit déjeuner préparé par le veilleur, et pris en commun, est un moment de communication apaisée.

La veille finie, retour vers notre vie nantie, et nos questionnements, mais une chose est sure. Nous sommes 90 à nous succéder dans ces veilles chaque fois inédites, et à y trouver une raison d’être utile. Chacun y mettra son qualificatif.

Bonne soirée Philippe,

Pierre-Amédée