Paroisse de la Bonne Nouvelle

La liturgie eucharistique chemin vers Dieu (5)

Heureux les invités au repas du Seigneur !

Dans son homélie du 15 octobre dernier, le Père Yann Talbot, nous parlait de l’Eucharistie comme d’un repas de noces auquel nous sommes tous invités. En ce mois de janvier, alors que nous fêtons l’Épiphanie et que nous poursuivons notre réflexion sur le sens de l’avant-dernière partie de la liturgie eucharistique constituée des rites de communion, comment ne pas voir un lien entre ces deux manifestations de Dieu aux hommes ?

Oui, heureux sommes-nous d’être invités au repas du Seigneur, même si nous n’y répondons pas ou si nous sommes à sa recherche comme les Mages : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?

Dans chaque Eucharistie nous sommes témoins de la manifestation de Dieu en son fils Jésus-Christ, nous sommes témoins de son Épiphanie manifestation du Salut de Dieu révélé à tous les hommes : Toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile. (Deuxième lecture de la solennité de l’Épiphanie tirée de la lettre aux Éphésiens 3, 6.)

Les rites de communion.

Ils commencent par la prière qui fait de nous des frères en Jésus-Christ, le Notre Père : devenus un même corps, c’est dans un esprit fraternel que nous prions notre Père.
Dans le rite de la paix qui suit, la paix du Christ qui nous est donnée, est la même paix que celle que Jésus ressuscité souhaite à ses apôtres lors de ses apparitions. Elle vient de l’autel où le Christ se donne à nous. Le geste de paix qui accompagne ce rite n’est pas un geste de convivialité ni de réconciliation, c’est la paix du Christ et non la nôtre que nous partageons et que nous transmettons à notre voisin après l’avoir reçue.

« Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent » (Luc 24, 30-31)

Il le rompit : La fraction du pain

Le geste de la fraction fait partie du repas pascal juif. Remplacé par du pain azyme et la coupe de vin, il commémore l’agneau pascal immolé et partagé. Jésus a fait ce geste le soir du Jeudi Saint. Voilà pourquoi pendant ce rite nous chantons que ce pain brisé et partagé n’est autre que l’Agneau immolé et partagé pour notre communion avec Dieu et entre nous : « Agneau de Dieu qui – par ta mort – enlèves le péché du monde, prends pitié de nous, donne-nous la paix. » 
L’expression « Agneau de Dieu », peut paraître difficile à comprendre aujourd’hui, mais en remplaçant l’Agneau de Dieu par un autre chant, on se prive d’ un élément qui permet d’expliquer un des sens profond de la liturgie : Il ne peut plus y avoir d’autre agneau pascal que celui qui est présent sur l’autel sous la forme du pain et du vin devenus son corps et son sang.

Il le leur donna : la communion

Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir ...
Sommes-nous indignes de recevoir le Corps du Christ ? Dans cette phrase, pourquoi ne pas voir plutôt une invitation à imiter le Centurion qui la prononce, et comme lui par notre foi, à faire l’admiration de Jésus. (Mt 8, 10)
C’est en chantant ou en silence que nous nous mettons en marche pour communier. Si les paroles s’y prêtent, le chant de communion se chante pendant la procession, c’est un processionnal. D’autres chants sont plus adaptés à une action de grâce après la communion.

« Devenez ce que vous recevez »

À nous désormais de devenir épiphanie de Dieu pour tous ceux qui croiseront notre route !

À suivre…

Article n°384 de janvier 2018 du bulletin D’une rive à l’autre.