Rassemblés après avoir franchi la porte de l’église, nous avons écouté Dieu nous dire une parole vivante pour « aujourd’hui ». Voici venu le moment de nous tourner vers l’autel, le lieu où se vit le troisième temps fort de la messe et où se déploient les quatre gestes institutionnels de Jésus le soir de la Cène : « II prit le pain, il rendit grâce, il le rompit, et le leur donna. »
Appelée « offertoire » avant le Concile Vatican ll, la préparation des dons nous introduit dans la liturgie eucharistique. Elle consiste en la présentation des offrandes, symbolisée par le pain sur la patène, le vin dans le calice et la quête.
La procession d’offrande venant du fond de l’église, oriente symboliquement l’offrande de tous les fidèles vers l’autel. Le pain et le vin font partie du repas et sont riches du sens du partage et de la convivialité.
La quête s’inscrit elle aussi dans la liturgie. Par notre offrande c`est un peu de notre vie qui s’engage dans le sacrifice du Christ qui s’offre à son Père.
La prière sur les offrandes conclut l’apport des dons.
C’est le sommet de la célébration eucharistique ; elle s’inspire d’une prière juive dite lors du repas pascal, le Séder, qui célèbre la sortie d’Égypte. Les paroles de Jésus sur le pain et le vin, lors de ce repas, lui ont donné une signification nouvelle. introduite par un dialogue qui nous invite à « élever notre cœur et à le tourner vers Ie Seigneur » , puis à « rendre grâce » , la prière eucharistique se prolonge par la Préface qui n’est pas une introduction comme on pourrait le penser, mais une proclamation des merveilles de Dieu. C’est le célébrant qui prie au nom de toute l’Église qui a reconnu son aptitude : et avec votre esprit
, et a donné son accord : cela est juste et bon
. La Préface dit pourquoi on rend grâce et rappelle l’événement que nous fêtons. Elle invite l’assemblée à entrer dans l’action de grâce avec les anges et les saints, en chantant d’une seule voix le Dieu trois fois saint.
Le Sanctus fait donc partie de la Préface et manifeste l’explosion de notre joie de pouvoir louer Dieu avec les Anges et les Saints. C’est toute l’assemblée qui chante cette suite d’acclamations et d’exclamations composées de versets tirés de |’Écriture. Réalisons-nous qu’ici notre liturgie terrestre rejoint la liturgie céleste ?
D’une adoration : Saint, saint, saint le Seigneur Dieu de I’univers, le ciel et la terre sont remplis de ta gloire
tirée du livre d’lsaïe (Is 6, 3), et du livre de l’Apocalypse (Ap 4, 8).
D’une acclamation : Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur
(Ps 117, 25-26 ; Mt 21, 9).
ll est souhaitable, comme pour le Gloria, de chanter le texte. Les paraphrases sont à éviter, la sainteté de Dieu n’ést pas une réalité banale ! La fête de la Toussaint que nous vivons en ce début de mois est l’occasion d’en prendre conscience.
Celui qui vient, c’est le Christ. La proclamation de la prière eucharistique va se poursuivre en utilisant les mots importants du Sanctus : Toi qui es vraiment saint, Toi qui es la source de toute sainteté
›. Ces mots servent de transition entre la prière de louange et la prière de demande à l’Esprit Saint pour que par lui, Dieu sanctifie les dons que nous avons apportés.
Article n°383 de décembre 2017 du bulletin D’une rive à l’autre.