À un mois d’intervalle, deux fêtes enveloppent celle de Noël comme un cadeau : la première le 6 décembre honore un évêque, saint Nicolas, la seconde le 6 janvier, des mages appelés aussi rois. Y aurait-il un lien entre ces fêtes ? Officiellement je ne le pense pas, mais après tout, pourquoi pas ?
On sait peu de choses de saint Nicolas. Une légende résumée en une chanson bien connue : « Il était trois petits enfants » raconte la malheureuse aventure survenue à des enfants « partis glaner aux champs » et qui, s’étant perdus, sont hébergés par un boucher qui n’hésite pas à les tuer, à les couper en morceaux pour les mettre dans son saloir. Fort heureusement, passe par là l’évêque du coin en visite pastorale ; il s’arrête chez ce boucher et lui demande à manger de son petit salé… Les trois enfants sont ressuscités par le grand saint Nicolas devenu depuis leur protecteur.
Des Mages dont seul parle l’évangéliste Matthieu ; on sait qu’ils venaient d’Orient et qu’ils ont marché longtemps en suivant une étoile jusqu’à Bethléem pour venir voir un nouveau-né. La légende les met au nombre de trois à cause des trois cadeaux symboliques offerts à l’enfant Jésus : l’or, signe de sa royauté, l’encens de sa divinité et la myrrhe de son humanité. Le message de ces étrangers en route révèle un aspect important du mystère de l’Incarnation : le Christ est venu pour sauver tous les peuples et, en cette « épiphanie » ou « manifestation », il se révèle comme le Fils de Dieu au milieu des hommes.
Entre ces deux fêtes, Noël : un couple accueille un enfant dans le plus grand dénuement mais avec tant d’ amour !
Saint Nicolas, l’évêque qui protège les enfants et les ramène à la vie après la grande souffrance qu’ils ont vécue ; les Mages, des savants qui marchent longtemps guidés par une étoile pour se prosterner devant un enfant, lui offrir des richesses inconnues sans rien attendre en retour, dans une étable dédaignée de tous ; Marie et Joseph, le couple qui accueille le cadeau de la vie.
Enfants victimes, combien sont-ils encore innocents bafoués, à voir leur vie détruite et brisée en mille morceaux ? Mages d’aujourd’hui, combien sont-ils encore à marcher en suivant une étoile qui leur promet le salut ? Et combien de familles éprouvées par la misère et la division ?
Saint Nicolas, Noël, les Mages… trois fêtes en un mois pour nous permettre de retrouver la grâce de l’enfance et celle de l’enfant qui sommeille en chacun de nous, celui dans lequel germait déjà l’adulte que nous sommes devenu. Si vous ne devenez comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux (Mt 18, 3)
Trois fêtes en un mois pour penser aux enfants qui n’ont pas été protégés et aimés et auront du mal à s’appuyer sur cet âge ou se fait l’apprentissage de la confiance et de la vie.
Trois fêtes en un mois pour que se lèvent des Nicolas, des Melchior, des Balthazar, des Gaspard et des parents aimants.
Trois en un… Mais c’est aussi un seul Dieu en trois personnes !
Qu’Il nous aide à faire de nos vies une Épiphanie, un signe du Salut dans et pour le monde !