Année A : Is 35, 1-6.10 ; ps 145 ; Jc 5,7-10 ; Mt 11, 2-11
Les textes de ce dimanche nous donnent trois recommandations pour avancer dans notre préparation à Noël et elles s’appliquent tout autant quand on se prépare au mariage : ne doutons pas de l’amour, soyons dans la joie, agissons comme Dieu.
Ne doutons pas de l’amour, ne doutons pas de Dieu. Le doute dans ce cas vient du démon. Tout ce qui va de travers dans notre monde, ce qui va de travers dans nos relations vient de lui, ne serait-ce que parce que l’un ou l’autre ici et ailleurs écoute sa voix mensongère. Le démon veut nous faire croire que l’amour est une illusion, que Dieu n’agit pas, que Dieu dort. Le doute tue l’amour, il tue la confiance en Dieu. Douter de Dieu, douter de son amour, douter de l’amour du conjoint me rend aveugle et sourd : je ne vois plus que moi, je ne pense qu’à moi, j’avance en boitant sur le chemin de la conversion, le chemin vers Dieu et vers les autres. Ca, c’est le résultat du péché, qui me tient comme prisonnier, qui me coupe de Dieu ; et je suis alors comme Jean-Baptiste, lui aussi en prison mais physiquement : il est coupé de Jésus, il s’interroge, il doute. La réponse de Jésus est claire, elle est toujours vraie aujourd’hui : il y a des aveugles qui ouvrent les yeux sur l’amour de Dieu pour eux, c’est pourquoi cette année un grand nombre de jeunes en âge scolaire dans notre diocèse demandent le baptême. Il y a des sourds qui répondent à l’appel de Dieu, et voilà que des séminaires en Afrique débordent de demandes, nous en bénéficions chaque été. Il y a des muets qui parlent et l’on voit exploser le nombre de chrétiens qui prennent la parole sur internet, sur les réseaux sociaux pour évangéliser. Oui, Dieu est toujours à l’œuvre aujourd’hui. L’amour de Dieu pour nous, l’amour qu’il met dans nos cœurs, ne s’éteint jamais. Stop au doute !
Soyons dans la joie ! Ce serait étonnant que vous, les fiancés, vous soyez tristes à l’idée de vous marier. Dans la liturgie en latin, ce dimanche s’appelle le dimanche « gaudete » : réjouissez-vous. C’est l’exhortation de St Paul aux Philippiens : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire, soyez dans la joie. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. » Oui, Dieu est proche de notre vie, Il est proche de ma vie. Il est « Emmanuel, Dieu avec nous ». Pour m’en rendre compte, il faut que j’arrête de m’abreuver aux médias qui déversent tous les jours de la tristesse et de l’angoisse, il faut que j’écoute et que je lise les médias qui parlent de Dieu, qui me redonnent espérance. Je pense à la chaîne KTO, aux revues chrétiennes. Ils m’aident à porter les bonnes lunettes, à regarder non pas l’ivraie qui est dans le monde mais le bon blé. Ils m’aident à voir l’action de Dieu qui est toujours à l’œuvre. Relisons le psaume 7, que nous avons lu tout à l’heure : il s’extasie devant l’action incessante de Dieu. Il y a de quoi le louer pour tout ce qu’il fait. A commencer par ce qu’il fait pour moi. Je suis affamé de justice ? Il me donne le pain de son corps à manger. Je suis enchaîné par le péché ? Il me libère par le sacrement de réconciliation. Je me sens faible comme la veuve et l’orphelin en Israël autrefois ? Il se présente à moi comme un Père plein d’amour. Gloire à toi, Seigneur ! Alleluia !
Soyons dans la joie, et agissons comme Dieu. La 1ère lecture nous y invite : « Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : prenez courage, ne craignez pas. » C’est le rôle de chacun dans un couple : chacun doit pouvoir compter sur l’aide et la force de l’autre. Beaucoup aujourd’hui perdent espérance. Dieu nous confie de les aider à redémarrer. Mais pour cela, attention : ne forçons pas la dose, n’y allons pas au bulldozer ! Faisons comme Dieu : prenons patience, nous dit St Jacques. La patience du cultivateur qui sait que ce n’est pas en tirant sur la tige que le blé poussera plus vite. « L’amour prend patience », dit saint Paul dans ce qu’on appelle l’hymne à l’amour. Je pense à ces parents qui ont donné à leurs enfants toute l’éducation chrétienne qu’ils pouvaient et qui les voient s’éloigner de Dieu. Ils s’en désolent, mais s’ils agissaient avec virulence, ils causeraient des dégâts. Prendre exemple sur Dieu : patience. Ils ont semé, cela portera du fruit plus tard. Le père de famille que je suis en parle par expérience. Dieu a semé dans nos cœurs, Il a semé dans le monde sa Parole d’amour, et Il sait qu’elle produira du bon grain. Mais d’ici là, Il attend. Car ce temps est le temps de sa Mi-sé-ri-corde ! Jésus vient nous sauver, il vient me sauver de mes péchés, mais sans brutalité, en allant à mon rythme, parce qu’il sait que je suis fragile, à secouer avec précaution (c’est écrit sur l’emballage). Elle est admirable, cette patience de Dieu pour moi !
Alors aujourd’hui « gaudete » ! Soyez dans la joie ! « Et que votre sérénité soit connue de tous les hommes ! »