Comme vous l’avez sûrement remarqué, en ce 29ème dimanche du temps ordinaire, l’Eglise nous invite à méditer sur la prière et, plus particulièrement la prière de demande en situation de crise.
Dans l’Evangile, nous voyons que la prière de cette veuve est d’abord une question de persévérance, mais aussi, d’une certaine manière : de « foi », non pas en la bonté de ce juge inique mais en sa capacité professionnelle de lui rendre justice.
La désolation de Jésus devant notre manque de foi en l’amour de son père pour ses enfants montre bien que, sans la foi, nous l’empêchons d’agir et qu’avec une foi grosse ne serait-ce que comme un grain de moutarde il pourrait faire tellement plus pour nous et pour le monde.
J’aime beaucoup le passage de l’exode que nous venons d’entendre et j’aimerais que nous nous y arrêtions maintenant. Il nous fait toucher de très près à ce que peut être mais aussi à ce qu’implique la prière.
Le peuple est attaqué et doit se défendre pour survivre. Moïse charge Josué de mener les guerriers au combat mais, surtout, fort de sa foi indéfectible en Dieu, il annonce qu’il va prier Dieu de sauver son peuple. Il se tiendra sur la colline, le bâton de Dieu à la main : ce bâton avec lequel il a asséché dans la mer Rouge un passage pour le peuple poursuivi par Pharaon ; avec lequel il a fait jaillir de l’eau d’un rocher et tant d’autres exploits. Pas de crainte, grâce à la prière, tout va se régler.
Le combat de Josué s’engage, Moïse prie les bras étendus vers le Seigneur, Josué commence à prendre le dessus. Moïse est heureux, Dieu, comme d’habitude, exauce sa prière, il baisse les bras et ralentit sa prière. Pas possible ! Josué est submergé… que fait donc Dieu ? Moïse reprend sa prière et l’ennemi recule. La fatigue se faisant sentir, il doit alors se faire aider pour le soutenir dans sa prière… et ceci pendant toute la journée jusqu’à l’issue victorieuse du combat.
La prière est un combat, combat contre soi-même pour pouvoir persévérer, combat pour garder la foi et s’enraciner en elle. Combat aussi, comme Josué pour ne pas se décourager et continuer à faire ce qu’il doit faire : combattre !
Quand nous vivons une situation de crise, d’angoisse, qu’est-ce que Dieu nous propose et nous demande ?
Il ne nous demande pas de lui expliquer ce que nous voulons, il le sait bien puisqu’il sait tout. Il nous demande essentiellement de nous confier, de nous abandonner dans la foi à son amour paternel et agissant, de lui confier notre angoisse mais sans pour autant cesser de faire ce qui est de notre ressort comme Josué dans la bataille.
Le psaume que nous avons lu ne dit-il pas : « Le secours me viendra du Seigneur ; il ne sommeille pas le gardien d’Israël, le Seigneur se tient près de toi, il te gardera de tout mal, il gardera ta vie. » Tout est dans la foi en l’amour de notre Dieu.
Il y a quelques mois, je vivais une épreuve qui me minait vraiment ; une angoisse qui habitait mon sommeil et m’empêchait de le retrouver quand quelque chose me réveillait. Une épreuve que je ne pouvais pas résoudre par moi-même.
Un jour, j’ai compris qu’il me fallait remettre cette angoisse dans les mains de Dieu. C’est là que mon combat a commencé : Dans mon cœur Dieu me disait : « si tu me confies ton problème, il faut que tu me le confies entièrement ; que tu me l’abandonnes vraiment. Arrête de le reprendre et de le ruminer sans cesse ! » En effet, la tentation revenait sans arrêt de recommencer à y penser. Alors, j’ai promis de combattre cette tentation chaque fois qu’elle reviendrait. Bien sûr, j’y cédais malgré tout bien souvent mais chaque fois que j’y arrivais, la paix se faisait en moi et je m’endormais sur le champ.
Comme Moïse qui, pour garder les bras levés se faisait aider, la prière de mon épouse m’était d’un grand secours. Nous avons besoin de la prière des uns pour les autres !
Il me fallait être un peu moïse mais sans oublier d’être aussi Josué. Dieu agit toujours pour ses enfants mais à nous de persévérer dans la foi : son temps n’est pas le nôtre !
Et sa façon de répondre à nos prières n’est pas forcément celle à laquelle nous nous attendons. La foi en Dieu implique pour nous de lui faire une totale confiance et, pour avancer, de guetter et utiliser les signes qu’Il nous fait.
Je ne saurais trop vous conseiller de lire et prier, souvent, la prière de Charles de Foucauld. Vous la trouverez en tapant sur Google : (prière de Charles de Foucauld). A la première lecture, je me disais : c’est impossible, je ne suis pas un saint, moi, c’est de la folie… mais après la lecture des 5 derniers mots tout s’est éclairé car rien n’est impossible pour Dieu notre Père qui nous aime.
Astuce du webmaster : pour atteindre la prière cliquez sur l’image.