Le carême est toujours centré sur le retour à Dieu, sur la conversion du cœur. Cette année, en raison de la mise en place du confinement pour limiter la propagation du COVID- 19, il ne sera pas possible de rencontrer un prêtre pour vivre le sacrement de la réconciliation. Comment faire la paix avec le Seigneur, comment recevoir la grâce de son pardon ?
La Pape François, lors de son homélie du 20 mars dernier apporte très clairement une réponse à cette question :
Si vous ne trouvez pas de prêtre pour vous confesser, parlez à Dieu : Il est votre père !
Et demandez pardon de tout votre cœur, en récitant l’acte de contrition. Promettez-lui :
’Plus tard, je me confesserai mais pardonnez-moi maintenant’.
Et immédiatement, vous ressentirez de nouveau la grâce de Dieu […] Comme nous l’enseigne le catéchisme, vous pouvez vous approcher par vous-même du pardon de Dieu, sans avoir de prêtre à portée de main. Un acte de contrition bien fait et notre âme redevient blanc comme neige. »
Alors que nous sommes empêchés de recevoir l’absolution sacramentelle, l’Église propose, en effet, de vivre un chemin de contrition parfaite et de demande de pardon à Dieu, avec « la ferme résolution de recourir le plus tôt possible à la confession sacramentelle » [1] , afin de recevoir effectivement le pardon de ses péchés.
Voici une proposition reçue de mes frères évêques du diocèse de Rennes qui, je crois, pourra nous aider à entrer dans cette démarche spirituelle de contrition du cœur et de demande le pardon.
Après avoir fait le signe de croix, j’invoque l’Esprit Saint pour qu’il éclaire mon cœur et me donne de prendre conscience de l’amour infini de Dieu, pour l’humanité tout entière et pour moi en particulier. Je demande aussi à l’Esprit Saint sa lumière pour obtenir un cœur contrit.
.
Je lis un texte de la Parole de Dieu pour laisser le regard de Dieu pénétrer jusqu’au cœur de ma vie ; par exemple 1Jn 1, 5-10 :
Tel est le message que nous avons entendu de Jésus Christ et que nous vous annonçons : Dieu est lumière ; en lui, il n’y a pas de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, alors que nous marchons dans les ténèbres, nous sommes des menteurs, nous ne faisons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. Si nous reconnaissons nos péchés, lui qui est fidèle et juste va jusqu’à pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice. Si nous disons que nous sommes sans péché, nous faisons de lui un menteur, et sa parole n’est pas en nous.
ou bien Jn 15, 8-17 :
Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres.
ou bien encore Mt 5, 1-12 :
Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. |
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. |
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. |
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. |
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. |
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. |
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. |
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. |
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute |
sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre |
récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous |
ont précédés. |
A la lumière de l’amour de Dieu pour nous et de son appel à aimer comme lui, je relève les fautes présentes dans ma vie, les infidélités à l’amour du Seigneur (dans la relation à Dieu, aux autres et à moi-même).
J’exprime ma contrition avec les paroles du Psaume 50 (3-4.5-6a.11-12.14.19) :
Pitié pour moi, mon Dieu,
dans ton amour,
selon ta grande miséricorde,
efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.
Détourne ta face de mes fautes,
enlève tous mes péchés.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Rends-moi la joie d’être sauvé ;que l’esprit généreux me soutienne.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.
Pour reconnaître mon péché, je dis Je confesse à Dieu ou l’acte de contrition :
Mon Dieu, j’ai un très grand regret de t’avoir offensé |
parce que tu es infiniment bon, infiniment aimable, |
et que le péché te déplaît. |
Je prends la ferme résolution, |
avec le secours de ta sainte Grâce, |
de ne plus t’offenser et de faire pénitence. |
’implore humblement le Christ notre Sauveur qui intercède pour nous auprès du Père, afin qu’il me pardonne mes péchés et me purifie de tout mal :
R/ Sauve-nous, Seigneur, en ton amour.
Seigneur Jésus, |
Tu as ouvert les yeux des aveugles, guéri les malades, |
pardonné la pécheresse et, après sa faute, tu as confirmé Pierre dans ton amour ; |
Accueille ma prière : |
Pardonne tous mes péchés, renouvelle-moi dans ton amour, |
Accorde-moi de vivre parfaitement dans l’unité avec mes frères, |
Pour que je puisse annoncer aux hommes ton salut. Amen. |
Comme le Christ nous l’a appris et selon son commandement, je dis : Notre Père.
Je peux alors rendre grâce avec les mots mêmes de Marie, le Magnificat :
Mon âme exalte Le Seigneur, |
Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ! |
Il s’est penché sur son humble servante ; |
désormais tous les âges me diront bienheureuse. |
Le Puissant fit pour moi des merveilles ; |
Saint est son Nom ! |
Son Amour s’étend d’âge en âge |
sur ceux qui Le craignent. |
Déployant la Force de Son bras, |
il disperse les superbes. |
Il renverse les puissants de leurs trônes, |
il élève les humbles. |
Il Comble de biens les affamés, |
renvoie les riches les mains vides. |
Il relève Israël, son serviteur, |
il se souvient de son amour, |
de la promesse faite à nos pères |
en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais. |
Gloire au Père, et au Fils, et Saint-Esprit, |
pour les siècles des siècles. Amen. |
Je termine ce temps de prière par un signe de croix.
[1] Là où les fidèles individuels se trouvent dans l’impossibilité de recevoir l’absolution sacramentelle, il faut rappeler que la contrition parfaite, exprimée par une sincère demande de pardon (ce que le pénitent est actuellement capable d’exprimer) et accompagnée de la ferme résolution de recourir le plus tôt possible à la confession sacramentelle, obtient le pardon des péchés, même graves (cf. CEC, n ° 1452) »
(Décret du Pénitencier apostolique sur le sacrement de la réconciliation dans la situation actuelle de pandémie, 20 mars 2020).