La société française et l’Église traversent en ce moment des moments agités et il est normal que nous nous exprimions : nous sommes des citoyens de ce pays et il est légitime d’intervenir au nom de notre baptême. Ce 17 avril quelques trégorois se sont rassemblés à Lannion à l’invitation de cinq diacres pour en discuter.
Une petite quarantaine de personnes, de Lannion et d’ailleurs s’est retrouvée ce soir-là dans la salle des Ursulines à Lannion, décorée à l’occasion de posters de Yann Arthus-Bertrand illustrant l’encyclique Laudato si’, pour échanger sur les questions proposées par le Conseil permanent de la CEF en fin d’année dernière, questions relayées par notre évêque.
Ce débat était organisé par cinq diacres de Lannion et de Plouaret [1] et s’inscrit dans la démarche de leurs missions. Ils se trouvent, de fait, à la fois clercs de par leur ordination et proches des laïcs de par leur mode de vie. Cette réunion était volontairement ouverte à tous et sans spécificité religieuse a priori. Les questions étaient :
Sans lien direct avec le mouvement des gilets jaunes mais porté par la même interrogation, le journal La Croix [2] demandait Le débat est-il possible dans l’Église ? Dans quelles limites ? Et pourquoi l’expression d’une divergence entre catholiques est-elle systématiquement source de crispation ?
Pourquoi donc ce qui est normal dans la société serait-il suspect dans notre Église ? Plus récemment un intervenant écrivait sur forum d’Internet : La communion est prioritaire par rapport à la vérité des faits
. Ce genre d’argument n’a rien à voir avec le christianisme, seul le Christ est la Vérité et la Vie (Jn 14, 6). Personne ne peut s’approprier la Vérité et surtout la faire passer après un principe de communion dévoyé.
Les personnes présentes se sont donc retrouvées regroupées par tablées, ont échangé pendant 20 min sur une question puis ont changé de table pour les 20 min suivantes. À la fin de la séance tout le monde avait travaillé sur toutes les questions et il est trop tôt pour en publier une synthèse. Elle sera envoyée à tous les participants et on les retrouvera sur ce site d’ici deux semaines.
On peut quand même dégager quelques grandes lignes de la réflexion des différentes tablées :
Quelqu’un avait posé la question de savoir si c’était bien aux catholiques de débattre de cela et donc de se lancer dans la politique : la réponse est simple, c’est oui, parce qu’au nom de l’Incarnation tout ce qui touche à la dignité de l’Homme touche aussi à Dieu. Quant à la peur de « faire de la politique », on est loin de la politique dite politicienne, aucun parti n’est mis en avant, c’est à chaque citoyen de se déterminer. Mais cela n’empêche pas de réfléchir à plusieurs sur les causes des dysfonctionnements de la société et de l’Église !
Photos de Françoise Bescond.